Lorsqu’on voyage en étant photographe passionné, on cherche bien souvent à rapporter de belles images des lieux visités, et idéalement des images qui sortent de la masse de contenu déversé chaque jour sur le web. Sinon à quoi bon s’encombrer avec du matériel lourd et couteux ? Parfois, pour adopter un point de vue original face à un lieu bombardé par les photographes de tous poils, il faut se risquer à choisir des compositions différentes. Avoir sur soi un objectif ultra grand-angle (« UGA ») est un bon moyen d’y parvenir, bien que ce genre d’objectif soit particulièrement difficile à utiliser à bon escient.

Sur le terrain

Monté sur un appareil plein-format (Canon 6D, 5D, 1Dx), le Canon 17-40 f4 L ouvre le champ des possibles au sens littéral. Une focale de 17mm dramatisera considérablement les cadrages, avec un premier plan mis en avant et un arrière-plan rejeté loin au fond de l’image. Pencher l’objectif vers le haut ou le bas résulte en l’apparition de déformations géométriques qui peuvent permettre de renforcer les perspectives et l’impression de profondeur.

L’avantage d’un zoom tel que ce 17-40mm est qu’on ne reste pas bloqué à cette focale très large certes grisante mais aussi limitée et vite lassante sur une série d’image. Là où la plupart des zooms UGA du marché s’arrêtent à 35mm voire 30mm, celui-ci atteint la focale complètement naturelle (« vision humaine ») de 40mm et offre ainsi une diversité de cadrages qui ravira le voyageur-photographe : une focale extrême pour des compositions dramatiques (17-20mm), un grand angle descriptif plus classique aux alentours de 24-28mm et une focale standard de reportage en bout de plage de focale (35-40mm).

Construction & qualité d’image

Chez Canon, les photographes sont gâtés avec aujourd’hui pas moins de 3 choix correctement positionnés :

• ce 17-40mm f4 plutôt léger et à la plage de focales étendue.
• un merveilleux 16-35mm f4 IS particulièrement efficace en paysage (grande homogénéité et piqué à toutes les focales, stabilisation efficace).
• Un 16-35mm f2,8 II dont l’ouverture en fait un excellent zoom de reportage d’action.

Lors de mon achat du 17-40mm, plusieurs points ont fait pencher la balance en sa faveur : Sa compacité et surtout son poids par rapport à ses deux grands frères (important en voyage !), sa focale de 40mm en bout de zoom que j’affectionne tout particulièrement, et le fait qu’il soit bien moins cher. Pourtant, il conserve tous les points forts de la série L de Canon : qualité des matériaux, solidité et présence d’un joint d’étanchéité notamment.

Autres points appréciables : le filtre de 77mm qui permet d’utiliser des filtres accessibles financièrement, la longueur de l’objectif qui ne varie pas en zoomant (moins d’exposition à la poussière), et la lentille frontale qui ne tourne pas lors de la mise au point. Comme pour tous les objectifs équipés d’un autofocus USM annulaire, la mise au point est très rapide. Bref, pour le voyageur, cet objectif est une assurance tous risques qui ne le laissera pas tomber.

La qualité d’image est excellente sur tout le champ à f8, une ouverture usuellement utilisée en paysage par exemple. Dès f4, les résultats sont bons mais les coins ne sont pas très nets (pas forcément important en situation de reportage par exemple), f5,6 montre déjà une belle amélioration.

Conclusion

Le Canon 17-40 f4 m’a accompagné lors de nombreux voyages sans jamais me faire défaut. Je m’en sers principalement pour des paysages, de la photo d’architecture ou encore pour des visites de monuments lorsque l’espace manque. Son ultra grand angle me permet de rendre au mieux la magnificence des édifices ou des panoramas, tandis que sa focale standard m‘accompagne au quotidien dans mes voyages. Lorsqu’il pleut ou en bord de mer, c’est mon option privilégiée de par sa construction « tous-temps ».