Le Tonlé Sap est le plus grand lac d’eau douce d’Asie du Sud-Est. Il a joué un rôle prépondérant dans le développement de la région qui bénéficiait de ses ressources (poissonneuses notamment). Aujourd’hui, plusieurs communautés cambodgiennes mais surtout vietnamiennes continuent d’habiter sur et aux abords du lac. Plusieurs villages ne sont situés qu’à seulement quelques heures de tuk-tuk de Siem Reap. Parmi eux, Kampong Khleang est certainement le plus grand et le plus authentique, car moins simple d’accès que les touristiques Kompong Phluk et Chong Khneas.
Le village sur pilotis
Le village est bel et bien lacustre et non flottant, les maisons sont sur pilotis. En saison sèche, le spectacle impressionne : une forêt de piquets de bois les pieds dans l’eau en bas, une vie de village traditionnel au sommet. Kampong Khleang n’est pas directement sur les rives du lac, mais à l’embouchure d’une rivière qui se jette dedans.
Quelques habitants, pour la plupart mineurs (l’école n’est pas pour tous ici), proposent des tours en barque pour découvrir la vie locale sur les berges de la rivière, et atteindre le lac lui-même. Contrairement aux villages plus proches de Siem Reap, rien n’est prévu ici pour le tourisme de masse : pas de compagnie d’exploitation pour les bateaux, pas de restaurant ni de guides… exactement ce que je cherchais. Il est très impressionnant de voir la vie de ces habitants qui vivent en communion avec la rivière. Le bateau est le moyen de locomotion privilégié des familles.
Le village flottant
Une fois sur le lac, il est possible de pousser un peu plus loin pour rejoindre un village réellement flottant de vietnamiens. L’histoire veut que les étrangers n’aient pas le droit de posséder de la terre au Cambodge il y a de ça pas si longtemps, ce qui les a poussés à s’établir sur l’eau, d’où ils ne sont plus partis. Les Cambodgiens de Kampong Khleang et les Vietnamiens du lac ne semblent malheureusement pas entretenir de bonnes relations.
Le temple sur la colline
Après retour sur la terre ferme, j’ai rejoint le temple situé légèrement en hauteur, loin de l’agitation du village. J’ai été accueilli par le chef du temple, qui a beaucoup voyagé dans sa vie (au Tibet, notamment). L’échange était très intéressant, heureusement que le chauffeur de tuk-tuk (qui n’était jamais venu à Kampong Khleang, aucun touriste ne lui ayant jamais demandé !) pouvait traduire l’essentiel en anglais. Un moment très privilégié dans l’endroit le plus dépaysant de mon périple.