Les plus hauts pics d’Allemagne, des lacs aux couleurs sublimes, de splendides chemins de randonnée : le sud de la Bavière offre des paysages uniques au monde. C’est à pied, en randonnée, qu’on savoure un à un les joyaux alpins du parc national de Berchtesgaden et de la région de Garmisch Partenkirchen, avant de finir en fanfare du côté du château de Neuwanschtein. Au fil de la route allemande des Alpes, on en prend plein les yeux.
berchtesgaden
# PARC NATIONAL DE BERCHTESGADEN
Comment l’Allemagne ne peut-elle compter qu’un seul parc national alpin ? S’il est le seul, Berchtesgaden cumule nombre de merveilles naturelles et les environs sont sans aucun doute possible une des plus belles régions montagneuses d’Europe. Une des plus iconiques aussi, avec, en son cœur, l’immanquable Königsee. En trois jours, je suis loin d’en avoir arpenté tous les chemins de randonnée. C’est néanmoins une durée de séjour idéale pour voir les incontournables à un rythme tranquille. C’est parti !
Après l’effort, le réconfort ! Voici quelques chouettes adresses à Schönau am Königsee, le pied-à-terre idéal pour explorer le parc national de Berchtesgaden :
- J’ai apprécié le sens de l’accueil à la Landaus Bindermoos, ainsi que l’excellent petit déjeuner sur le balcon, face aux montagnes.
- A deux pas, une belle table pour goûter aux spécialités bavaroises à la Gastof Bodner : accueil authentique à l’image de la cuisine !
- Königsee & Obersee
Le Königsee redéfinit à lui seul les limites du lac alpin. Entouré de montagnes à la manière d’un fjord, il s’étend sur plus de vingt kilomètres. Ses rives, souvent abruptes, donnent parfois accès à de petites plages sauvages. Néanmoins, c’est en bateau électrique (les plus vieux sont centenaires !) que le lac s’offre aux visiteurs. Sans bruit, l’embarcation en bois verni évolue dans un décor grandiose. Le capitaine récite le nom des pics immenses autour du lac comme une litanie magique. La lumière, rasante en début de journée, sublime l’esthétique d’un Königsee qui se dévoile progressivement au fil de la traversée.
Après un premier arrêt à l’église isolée de Sankt Bartholomeu, d’où partent un grand nombre de randonnées, le bateau rejoint la rive sud du Königsee, à Salet. De petits chalets se reflètent dans les eaux translucides du lac, des vaches paissent tout autour… L’image est parfaite. De là, une courte marche conduit à une seconde merveille : l’Obersee. Plus petit, plus secret, il dévoile ses teintes turquoises depuis le chemin en hauteur le longeant par l’ouest. Au fond, une ancienne cabane de pêcheur et un alpage sont les seules traces d’activité humaine.
« Un lac est le trait le plus beau et le plus expressif du paysage. C’est l’œil de la terre ; en y plongeant son regard, l’homme qui le contemple mesure la profondeur de sa propre nature. » H.D. Thoreau
Plus loin encore, dans les contreforts des montagnes, on vient admirer la cascade de Röthbachfall, la plus haute d’Allemagne. L’objectif atteint, il n’y a plus qu’à rebrousser chemin, à pied d’abord, puis bercé par le doux roulis du bateau.
Les horaires et détails du circuit des bateaux sont disponibles sur le site internet de la compagnie. Pour devancer la foule, mieux vaut monter dans un des premiers bateaux du matin, surtout que la lumière est belle.
En fin de journée, l’eau aux multiples reflets topazes et émeraudes du Königsee rafraîchit les pieds, et on vient lézarder sur les pontons de l’embarcadère. Un beau souvenir.
- Ascension du Mont Jenner à pied
Parfois, les imprévus conduisent aux plus beaux souvenirs de voyage. En découvrant sur place que le téléphérique conduisant au sommet du Mont Jenner, qui surplombe le Königsee, est en cours de rénovation (juin 2018), je me vois jouer de malchance. Obstiné, je décide de monter à pied, une randonnée accessible mais souvent raide. Bien m’en a pris.
Si le sentier débute au niveau de la station de ski, il se fait vite sauvage et les points de vue sont rapidement somptueux. Atteindre le sommet et se rendre compte qu’on ne l’aura rien que pour soi est la plus belle des récompenses. En baissant les yeux, on tombe sur le Königsee en contrebas. En les levant, on évolue dans un monde de géants de pierre, si hauts par rapport au Jenner, inaccessibles et couverts de neiges éternelles.
Cette randonnée peut être débutée depuis l’embarcadère du Königsee, mais il est préférable de prendre la voiture jusqu’au parking « Hinterbrand » puis de suivre le sentier « Königsweg » jusqu’à la station de ski, ce qui fait gagner une bonne heure de montée. Ensuite, le Mont Jenner est fléché et le marquage est excellent jusqu’au sommet. Il faut compter 15 km aller-retour.
- Incroyables couleurs au Hintersee
Mille nuances de vert, des touches de bleu, un tapis de pierres fines, topazes, aigues-marines. Comment décrire par des mots la couleur de ce lac un brin confidentiel qu’est le Hintersee ? Le capteur de l’appareil photo n’y parvient pas non plus, aussi il faudra que je me rappelle le repos tranquille sur ce rocher, les pieds dans l’eau face au Watzmann qui surgit du paysage et impose au décor ses 2700 mètres de pentes froides et sombres. Il faut venir au Hintersee de bon matin, lorsque la lumière se mue en magicienne. A ces heures, impossible de ne pas succomber au charme de ce joyau alpin, qui restera un immense coup de cœur du voyage.
- Gorges de Wimbachklamm
Une belle découverte que les gorges de Wimbachklamm ! Un chemin aménagé et sécurisé le long des falaises permet de visiter cette merveille naturelle : de multiples cascades dégringolent des parois abruptes pour se jeter dans le torrent au fond des gorges. Une petite pépite bien méconnue qui mérite le détour, surtout qu’elle présente des paysages et une ambiance différents des autres lieux emblématiques du parc national de Berchtesgaden.
Point de départ de la randonnée, le village de Grainau est d’ailleurs idyllique : l’église baroque posée au bord de la rivière, les chalets fleuris et le petit sentier piéton longeant le cours d’eau invitent à un pique nique (testé et approuvé) ! À ne pas rater !
Images et infos disponibles sur le site du parc national. L’endroit est superbe, et unique dans la région. En fin de journée, j’ai eu les gorges rien que pour moi ! La randonnée peut être prolongée par la suite sur un plateau quasi désertique et qui attire nombre de géologues car cet étrange paysage est la conséquence de l’effondrement sur elle-même d’une montagne. Pour ma part, l’endroit m’a fait pensé à l’Amérique du Nord…
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# RÉGION DE GARMISCH-PARTENKIRCHEN
Garmisch-Partenkirchen est une petite ville huppée sur la route allemande des Alpes. La ville compte nombre d’installations sportives puisqu’elle a accueilli les Jeux Olympiques d’hiver en 1936. Si la ville se présente surtout comme un gros bourg pas désagréable, on y vient essentiellement pour les sommets parmi les plus hauts du pays et quelques autres pépites que j’ai pu découvrir pendant deux (trop petits) jours sur place.
- Sur le toit de l’Allemagne : le Zugspitze
Le Zugspitze et moi, ça a commencé comme un rendez-vous manqué. Trop cher, trop de touristes, trop mis en avant.. les raisons de l’éviter étaient toutes bonnes sur le papier. Mais voilà, la petite graine d’aventurier en moi n’a pas pu résister à la tentation de tutoyer les nuages à 2962 mètres d’altitude, sur le toit de l’Allemagne. Une expérience finalement incroyable.
Imaginez la Lune, ses cratères, ses aspérités, son froid. Prenez ensuite Mars, sa terre brune, ses mystères. Le Zugspitze, c’est un peu tout cela. Depuis la plateforme panoramique, le paysage change à chaque seconde, au gré du brouillard s’accrochant aux antennes et paraboles. Des silhouettes courageuses gravissent les pics et traversent les gravats en contrebas. Mes héros d’un jour. Puis l’horizon se bouche totalement, les visions qui, il y a un instant encore, s’offraient à mon objectif disparaissent englouties dans les nuages. Il est alors temps de redescendre sur Terre, en bas, là où le soleil brille encore.
Le Zugspitze est situé à la frontière entre l’Allemagne et l’Autriche. Des téléphériques permettent d’en rejoindre le sommet depuis les deux pays : Tiroler Zugspitzbahn côté autrichien, et le Zugspitzbahn « tout court » côté allemand. Au sommet, possibilité de franchir la frontière en passant d’une plateforme à l’autre ! Le téléphérique autrichien est moins cher et fonctionne jusque plus tard, mais il y a plus de route pour contourner le massif… A vous de choisir !
- Le Lac d’Eibsee
Au pied du téléphérique grimpant au sommet du Zugspitze, le lac d’Eibsee attire nombre de promeneurs. Aussi, pour profiter de ses charmes indéniables en toute intimité, il faut se lever tôt. La récompense est à la hauteur : une belle lumière encore rasante donne à l’eau des teintes caribéennes : turquoise, bleu azur, émeraude. La rive nord offre les plus belles vues, notamment sur le Zugspitze dont le sommet disparaît bien souvent dans les nuages. Huit petites îles boisées (elles ont toutes un nom !) ajoutent au charme de l’ensemble. Je me suis promis d’y revenir un jour, pour faire du paddle à l’aurore…
- Randonnée à l’Alpspitze
Dans l’ombre du Zugspitze vers lequel tous les regards se tournent généralement, l’Alpspitze propose une expérience de haute montagne bien différente, entre contemplation et randonnée. Les parois de granite et les névés s’admirent depuis la plateforme AlpspiX perchée à 2050 mètres au dessus du niveau de la mer et littéralement au dessus du vide. Une belle expérience vertigineuse !
Ensuite, la balade classique consiste à rejoindre le Kreuzeck à 1651 mètres d’altitude par un beau chemin sillonnant entre les à-pics. Appelée « Garmisch Classic » , cette randonnée est très accessible compte-tenu de l’altitude et du relief accidenté. Le panorama orienté sud-est en arrivant en fin de randonnée est merveilleux. De temps à autre, l’ombre d’un parapentiste surprend les promeneurs. Ils donnent envie, à jouer dans les masses d’air dans un tel décor !
Les téléphériques de l’Alpspitze et du Kreuzeck sont opérés par la même société que celui du Zugspitze (voir plus haut). Un billet permet de monter et descendre indifféremment par l’un ou l’autre des téléphériques. Il existe également un billet combiné Alpspitze + Zugspitze pour faire les deux dans la journée (testé et approuvé, mais mieux vaut se lever tôt !) et économiser quelques euros. L’expérience est chère mais vaut vraiment le coup.
- Le château de Neuwanschtein
Un mirage, voilà ce à quoi on pense en contemplant le château de Neuwanschtein pour la première fois. Du pont Marienbrücke qui offre la plus belle vue sur l’édifice, on contemple la beauté élégante des tourelles, la légèreté des lignes du château et sa présence indéniable au cœur d’un décor de montagnes et de lacs.
Les touristes sont nombreux et jouent des coudes, parfois. Reste alors l’option de poursuivre le sentier, plus haut dans la montagne. D’autres vues alternatives sur le château s’offrent alors aux randonneurs (vues de trois-quarts, quasi aériennes). Moins inconiques, bien sûr, mais à déguster en solitaire.
- Mittenwald
Mittenwald est un amour de village typiquement bavarois. Outre l’environnement exceptionnel avec le Karwendelkopf en toile de fond, on y vient surtout pour ses façades peintes de vives couleurs. De vraies bandes dessinées ! Scènes bibliques, de la vie quotidienne… On découvre les fresques au gré des ruelles quasi piétonnes. Vraiment charmant.
Le téléphérique « Karwendelbahn » permet de prendre de la hauteur depuis Mittenwald. Les montagnes avaient l’air très escarpées vues d’en bas, donc le paysage doit être saisissant au sommet !
mittenwald
Pour poursuivre le voyage..
J’ai poursuivi ma route de l’autre côté de la frontière : l’Autriche offre de sublimes paysages alpins et de belles échappées… A suivre sur l’article dédié !
Très beau reportage & très belles photos ! Pour une Alsacienne il serait peut-être temps que j’aille explorer l’autre côté de la frontière ! Merci à toi 🙂 Marion – Madame Voyage
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Salut ! 🙂
De nombreuses merveilles se cachent de l’autre côté de la frontière, de la Forêt Noire a la Bavière en passant par les Harz ! Pour ma part, après plusieurs voyages en Allemagne, j’ai envie de découvrir l’Alsace !
A bientôt !
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bonjour,
je souhaite partir avec ma voiture, une tente et ma fille, visiter la Bavière l’été prochain et ton reportage me donne envie de suivre tes traces. Avec quel guide es-tu parti pour faire ces randonnées? ( Autre que le guide du routard ).
Je parle un peu allemand mais pas assez pour comprendre une explication et éviter de me perdre…
merci de ta réponse.
claire-lise
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Bonjour Claire-Lise ! Excellent projet qu’un voyage itinérant en Bavière ! Culture, belles pierres, authenticité et merveilleux paysages seront de la partie ! Les randonnées mentionnées sont vraiment très connues : Königsee, Obersee, tout du lac Hintersee, Garmish-Classic, gorges de Wimbachklamm… Sinon, les offices du tourisme dans les villes/villages sont souvent anglophones et peuvent avoir de la documentation (cartes locales, etc). Pour être sûr d’être sur le bon chemin, j’utilise l’application GPS « MapsMe » qui fonctionne hors ligne (toujours pratique !) et qui mentionne beaucoup de points d’intérêts hors des sentiers battus ainsi que bons nombre de chemins de randonnées (en pointillés). Sinon, la bible pour les randos en Allemagne, selon moi, c’est la collection de livres Rother, mais sur la Bavière, le livre n’est dispo qu’en allemand. C’est un voyage très facile à organiser et les chemins de randonnées sont fréquentés (donc rassurants et bien balisés/entretenus). N’hésite pas si tu as d’autres questions au cours de ta préparation du voyage !
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Je découvre votre blog et vos routes photographiques … Vos photos sont très réussies !
Je garde votre article au chaud, je réfléchis à un weekend en Bavière au printemps, cette région m’intrigue depuis un moment !
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Foncez, les Alpes bavaroises sont sublimes, peut être bien les plus belles montagnes que j’ai pu voir. Sur un long weekend et pour ne pas courir, je pense que le parc national de Bechtesgaden est tout indiqué, avec en point d’orgue le Königsee et les alentours ! 🙂 Merci en tout cas pour votre passage, et au plaisir d’échanger !
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Magnifique. Cette nature c’est tout ce que j’adore. Nous partons cet été en camping car du côté de la foret noire mais vous m »avez donné envie de decouvrir ce coin.peut etre pourrais je faire les 2 venant des hautes de france.? Merci et je vais m’empresser de regarder votre article sur l’autriche.on ne sait jamais
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Hello, si vous avez deux semaines au total, c’est à mon avis totalement possible. L’Autriche vous rajouterait encore plus de kilomètres, à vous de voir. Les deux pays régions ont leur charme, il n’y a pas de mauvais choix. 🙂
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