Il était une fois un petit paradis iodé en Loire Atlantique… Non, ne fuyez pas, il n’est pas question de faire le tour des cités balnéaires défigurant la côte, rien que de petits villages de charme et des ports de caractère, agglutinés à l’ouest de Saint-Nazaire. Je vous emmène !
Pour ceux qui souhaiteront prolonger leur séjour en Loire-Atlantique, pourquoi ne pas profiter des charmes de la métropole nantaise ?
# GUÉRANDE ET LES MARAIS SALANTS
Guérande, cité médiévale
Quel ensemble harmonieux que la vieille ville de Guérande ! Bien à l’abri de ses remparts, la cité médiévale, piétonne en saison, a conservé ses bâtisses d’époque ainsi que son plan de rues en étoiles, menant toutes à une porte percée dans les fortifications. On déambule sans hâte dans ce décor de cinéma, on entre dans les boutiques où la gourmandise de chacun se délectera de produits régionaux et de caramel au beurre salé, spécialité locale entre toutes.
Une crêperie (mais pas que !) succulente, avec une cour arborée et en pleine vieille ville ? Mais bien sûr, c’est à la crêperie « Le Logis » !
Les marais salants et les espaces protégés
Si la côte n’a pas été bétonnée au fil des décennies, c’est en grande partie grâce aux multiples labels écologiques dont s’est dotée la région pour éloigner les promoteurs : Natura 2000, zone naturelle protégée… Et même classement au patrimoine mondial de l’UNESCO. Bref, cet écosystème unique conjugue la protection de la faune et de la flore avec un savoir faire ancestral qui n’a été que peu mécanisé : la culture du sel.
Pour mieux comprendre le travail des paludiers, plusieurs musées sont ouverts au public. J’ai opté pour une visite de « Terre de Sel », une initiative ambitieuse avec une coopérative de plus de 200 paludiers à la manoeuvre. L’originalité du lieu est de proposer des visites en plein air, directement sur les marais salants. On comprend alors sur le terrain le travail de ces hommes qui produisent ainsi, au fil des saisons, cet or blanc longtemps considéré comme précieux.
# LE NORD DE LA CÔTE D’AMOUR
Au nord de Guérande, la côte prend des airs bretons, avec une succession de criques rocheuses et de baies sablonneuses. De petites falaises font prendre de la hauteur et on vient y admirer le bleu de l’océan Atlantique.
La Turballe
Première étape au port de la Turballe, le plus important pour la pêche à la sardine notamment. Pour qui aime comme moi les ambiances portuaires, la Turballe est un incontournable : skippers en pleine préparation de leurs voiliers avant la prochaine régate, chantiers navals, flotille de chalutiers colorés… C’est toute l’animation des hommes de la mer qui s’y joue. D’ailleurs, la plage de la Turballe dessine un joli croissant de lune à proximité immédiate du port, pour ajouter une touche balnéaire à l’ensemble.
Port de Lérat
Un peu plus loin, ambiance beaucoup plus intimiste au petit port de Lérat. Le sentier des douaniers fait le tour du petit renfoncement qui abrite quelques poignées de bateaux, avant d’aller jouer sur les rochers au niveau de la crique de Kervelys et de Port Creux. Il y a beaucoup de charme qui se dégage de cette petite localité où la marine de plaisance côtoie les pêcheurs massés sur les digues.
Piriac-sur-Mer
Enfin, l’escapade se termine au niveau de Piriac-sur-Mer, classé parmi les « Petites Cités de Caractère ». Il est vrai que le centre du bourg, massé contre le port, a conservé nombre de bâtiments historiques. Il règne ici un charme dolent et un calme appréciable. Sur la promenade en front de mer, on prend le temps de souffler, une glace à la main. Le sentier des douaniers fait une fois encore office de chemin pour longer l’océan. Les paysages au niveau du Sémaphore de la pointe du Castelli comptent parmi les plus beaux de la Côte d’Amour.
# LA PRESQU’ÎLE DU CROISIC
Petit bout du monde à sa manière, la presqu’île du Croisic possède plusieurs visages. Des marais salants que Batz-sur-Mer partage avec Guérande à la côte sauvage du côté de la façade Atlantique et commençant au Pouliguen, en passant par le port du Croisic, c’est un itinéraire idéal à vélo ou à pied, en laissant la voiture au garage.
Le Pouliguen
Le Pouliguen a deux visages. À l’est, il y a cette moitié du port de la Baule, avec ses jeux pour enfants et son ambiance balnéaire. Mais rapidement, les immeubles laissent la place aux maisons et villas, aux vues mer imprenables. L’ambiance est familiale, dans cette extrémité de la longue plage de la baie de la Baule.
Une fois passée la pointe de Penchâteau, le sentier des douaniers quitte le bitume pour les falaises : c’est le début de la côte sauvage, et d’une histoire d’amour avec ce bord de mer déchiqueté, minéral et bosselé. De crique en crique, de falaise en rocher, on remonte le sentier à la recherche des plus beaux points de vue, on soupire devant les maisons de rêve plantées là, face à la mer. A ne pas rater : la croix du Pouliguen, la plage du Guec, la baie de la Vierge et la plage de la Govelle.
Batz sur Mer
Batz-sur-Mer aussi joue de ses ambivalences : côté mer intérieure, la culture du sel est un héritage partagé avec Guérande, juste en face. Le village est également très charmant. Côté côte sauvage, il y a toujours ces paysages iodés, tourmentés et pourtant idylliques le temps d’une balade à pied sur le littoral. J’ai notamment trouvé beaucoup de charme à la plage Saint Michel, surtout si le soleil brille en alternance avec les nuages. De part et d’autre, les criques et les rochers se succèdent.
Pour les amateurs ou en cas de mauvais temps, le Grand Blockhaus visible depuis le sentier des douaniers se visite !
Le Croisic
A pied ou par la route, le chemin se termine à la pointe de la presqu’île, au Croisic. Quel adorable port de pêche que voici ! Dans une ambiance animée où se côtoient locaux, pêcheurs et touristes de passage, on va de façade en façade, de boutique en resto. De là, la vue sur la mer intérieure et notamment sur la presqu’île de Pen Bron est superbe. À marée basse, la mer laisse apparaître des bancs de sable, tandis que les bateaux gîtent sur leur quille.
Côté côte sauvage, le refrain est le même : les paysages sont sublimes, il y a encore moins de monde dans cette ultime tronçon d’ailleurs, semble-t-il. Au coucher du soleil, on vient admirer le spectacle de la nature baignée de lumière rougeoyante qui contraste avec les ombres bleutées des anses rocailleuses.
- Un joli pied à terre pour une escapade en amoureux sur la côte à réserver ici. J’ai été enchanté par mon séjour.
- Côté gastronomie, réservez sans faute au restaurant « L’estacade ». Carte resserrée, poisson frais de la criée mijoté avec soin et acceuil très souriant.
- Pour ceux souhaitant laisser la voiture au garage le temps d’une randonnée sur le sentier des douaniers, et ainsi découvrir la côte sauvage, possibilité d’emprunter les bus 5 et 6 ou le train (gares du Croisic, de Batz-sur-Mer et du Pouliguen).
# LE SUD DE LA CÔTE D’AMOUR
Au sud de Guérande, la côte est malheureusement bien plus bétonnée. On trouve néanmoins, sur la route de Saint-Nazaire, de jolis coins… Voici quelques idées.
La Baule
Il y a tout d’abord la Baule, la cité balnéaire BCBG qui fait le plein en été. Il faut dire que la plage de sable est belle, avec sa forme de fer à cheval. C’est même la plus longue d’Europe, oui oui. Si le bord de mer est défiguré par les barres d’immeubles sans charme, les ruelles discrètes noyées dans la pinède semblent cacher bien des villas de charme. Le genre de ville où il faut flâner au gré des carrefours, en levant le nez du GPS.
De Pornichet à Saint-Nazaire
Ensuite, il y a Pornichet, plus familial que la Baule, plus confidentiel aussi. Et ensuite la côte devient sauvage jusqu’à Saint Nazaire. Je ne regrette pas mon arrêt au niveau du sémaphore de Chemoulin. Les falaises sont belles et accusent une belle hauteur. Un coin tranquille aux portes d’un des plus grands ports marchands du continent.
La Côte d’Amour, sous ce nom surprenant, recense plusieurs espaces naturels bien distincts. Au nord, les ports de pêche et les villages authentiques cèdent peu à peu la place à la culture du sel. Dans les marais salants de Guérande et de Batz-sur-Mer, un savoir faire millénaire se perpétue dans le plein respect de la tradition. Côté côte sauvage, les paysages iodés sont merveilleux dès que la lumière se fait rasante. Au sud enfin, les jolies plages se prêtent formidablement bien à un séjour balnéaire en famille, baigné de soleil et face au vent.